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07 giu 2020

Solo con gli occhi

di Luciano Caveri

Mascherina, ma non solo. Così è, anche se non ci piace. Ci pensavo l'altro giorno, quando ho incontrato una mia cara ex collaboratrice e - maledizione! - per assodata abitudine mi è scappato un abbraccio con bacino accennato. Non si può e mi sono subito pentito di averlo fatto! Niente stretta di mano, niente pacca sulla spalla, niente sfioro dei corpi. Si è come astronauti con tuta spaziale, che invece è solo l'immaginaria aura di distanziazione. Leggevo su "Le Point" un pezzo magistrale dello scrittore algerino Kamel Daoud: «Si on n'a pas perdu un être cher ou si on n'a pas été soimême contaminé, le virus est invisible, théorique. Ce sont des dizaines de contraintes et de frustrations, un couvre-feu, une solitude ou une faillite».

«Mais il y a des moments où je peux le cerner - continua Daoud - Par exemple quand j'ai croisé, cette semaine, en faisant mes courses, un ami perdu de vue depuis deux mois. Passé la surprise, on ne sut que faire l'un de l'autre: la règle des gestes barrières condamnait certains gestes millénaires. Je ne pouvais ni lui serrer la main ni lui tapoter l'épaule, je redoutais même de l'approcher à moins d'un mètre. On est restés hésitants, l'un et l'autre, maladroits, comme des cigognes unijambistes, debout sous la pluie. On mima sans y prendre garde, comiquement, un premier rendez-vous d'adolescents amoureux, le cœur battant en moins. C'est qu'il fallait à la fois éviter toute froideur apparente et rafraîchir la proximité de la relation, sa profondeur relative, mais sans prise de risques. Difficile sans l'attouchement des mains et seulement avec la surface du visage». Così è: non si sa bene come fare per non sbagliare, ma anche per evitare equivoci nel linguaggio reciproco dei corpi e la mascherina ci impedisce espressività ed esatta identificazione e l'autore nota il fatto che non possiamo neanche farlo con le diverse possibilità di modulare i sorrisi: «Mais, même lorsque le sourire tenta la parade et se proposa comme langage du corps, il y eut un souci: je portais un masque. De tout le langage de mon corps il ne me restait plus que les yeux, le regard, ses tons translucides. Qu'arriverait-il alors si nous devions tous porter des lunettes opaques? Si le geste barrière s'étendait à l'oculaire? L'utopie numérique proposera des identifiants, des codes. Mais il sera tellement surréaliste de serrer une main à un numéro... L'ami, ex-ami, me fit un autre signe de la main puis s'éloigna pour échapper au malaise post-covid. Il avait vu la même chose que moi: le virus était palpable entre les rayonnages, spongieux avec ses mille tentacules, rebondissant comme un gros ballon couleur chair. L'échelle s'inversait en quelque sorte: le virus devenait de plus en plus visible, et nous devenions de plus en plus invisibles, infinitésimaux». E' un pensiero assieme triste e poetico: dei corpi che non si possono incontrare e persino il viso perde quella carica di trasmissione di informazioni che fra umani siamo in grado di decodificare. Il "covid-19" non colpisce solo le persone facendole ammalare, talvolta morire o vivere temendo di averlo inoculato. No, il virus si frappone nei nostri rapporti umani, rendendoli diversi, asettici, spersonalizzanti e la speranza del vaccino è quella di l'eliminare il virus di ridarci l'affettuosità e l'espansività. Persino i cani, cui non piace vederci con questa mascherina che ricorda il foulard dei banditi del Far West, abbaiano quando non riescono più a darci un volto.