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13 feb 2019

L'ultima crisi con la Francia fu per la Valle d'Aosta

di Luciano Caveri

Amo la Francia per molte ragioni. Chi si riconosce nel movimento internazionale della francofonia - e come valdostano ritengo il francese una delle mie radici - non può non tenere conto del ruolo di Parigi, anche se naturalmente il francese scritto e parlato non è lo stesso dappertutto come accento e come lessico. In più la Francia è un Paese confinante e la Savoia - pur spezzata in due dipartimenti - è stata sino al 1860 intrinsecamente legata alla nostra Valle ed ancora oggi personalmente considero le frontiere una cicatrice della storia e sono fiero che le logiche di integrazione europee mirassero ad una progressiva scomparsa di queste frontiere. Ho girato la Francia, Paese dalle molte identità, e mi trovo a casa mia.

Nella mia attività politica ho sempre cercato di avere con i francesi di vicinato e con le autorità centrali rapporti privilegiati: diversamente dai sudtirolesi, che godono di una garanzia internazionale dell'Austria, noi non abbiamo nulla di questo genere con la Francia ed è giusto così perché la nostra storia ha seguito i destini di Casa Savoia. Ma questo non vuol dire perdere la chance di avere rapporti privilegiati e sono fiero di essere stato insignito, con una bella cerimonia al Piccolo San Bernardo, luogo simbolico sin dalla notte dei tempi, della "Légion d'honneur" con la firma di Jacques Chirac. Per cui sono nero come il carbone per la scelta del Governo Conte, in particolare nella componente "grillina", per la decisione provocatoria di uno stillicidio di vicende antifrancesi culminate con la visita del duo Di Maio - Di Battista con un esponente dei "gilets jaunes" dai comportamenti dubbi ed oscuri. Per cui alla fine è finita come dice "L'Express" in un articolo-intervista di Eléa Pommiers: «Paris a rappelé son ambassadeur après une ultime "provocation" d'un ministre. Analyse d'une décision inédite depuis 1940. Cette fois, le gouvernement italien a franchi une ligne rouge. La France a rappelé ce jeudi son ambassadeur en Italie pour "des consultations" après une série de "déclarations outrancières" et "d'attaques" sans "précédent" de responsables italiens, a annoncé jeudi le ministère français des Affaires étrangères. Luigi Di Maio, leader du Mouvement cinq étoiles (antisystème), et Matteo Salvini, chef de file de la Ligue (extrême droite), tous deux vice-Premiers ministres italiens, multiplient les attaques frontales contre Emmanuel Macron et contre la France depuis plusieurs semaines. Dernière "provocation" en date pour Paris, mardi, Luigi Di Maio s'est rendu sur le sol français pour rencontrer des gilets jaunes et réitérer son soutien au mouvement. Après avoir jugé les propos "excessif" et déclaré qu'il ne voulait pas lancer dans un "concours du plus bête", le gouvernement français a donc décidé de taper du poing sur la table en rappelant son ambassadeur. Une décision inédite depuis 1940 et qui, selon Marc Lazar, professeur d'histoire et de sociologie politique à Sciences Po, spécialiste de la vie politique italienne, constitue une crise "gravissime", "la plus grave entre la France et l'Italie depuis la seconde guerre mondiale"». Credo utile riportare questa intervista, che cita anche la Valle d'Aosta. "L'Express": La France a évoqué des attaques "sans précédent" de la part de l'Italie. Peut-on parler de crise inédite ? Marc Lazar: «Dans les relations franco-italiennes, et même entre les six pays fondateurs de l'Europe en 1957, oui, c'est totalement inédit depuis 1945. Nous avons connu d'autres crises, comme en 1945 quand le général De Gaulle avait voulu s'emparer du Val d'Aoste et envoyé des troupes dans l'Italie libérée, ou encore en 1995 lorsque la France avait repris ses essais nucléaires et que l'Italie avait voté une motion de condamnation à l'ONU.
Mais tout cela se résolvait assez vite. Rappeler un ambassadeur de France, cela a été fait pour la dernière fois en 1940 lorsque Mussolini a déclaré la guerre à la France. Une étape très importante a été franchie ce jeudi. C'est totalement inédit depuis et c'est gravissime. C'est la crise politique la plus grave entre la France et l'Italie depuis la seconde guerre mondiale». Comment expliquer que la France ait pris cette décision ? «Pour le Quai d'Orsay, l'Italie a manifestement franchi une ligne rouge. La crise couvait depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement actuel, en juin 2018. Les attaques sont d'abord venues de la France, dès juin 2018, quand Emmanuel Macron avait dénoncé les populistes en visant, notamment, Luigi Di Maio et Matteo Salvini. Plusieurs ministres français avaient aussi eu des déclarations assez rudes à l'égard de l'Italie, qui ne s'était d'ailleurs pas privée de répondre. Puis, depuis quelques mois, la France avait décidé de faire le dos rond, de ne pas répondre aux polémiques. Plusieurs ministres, et Emmanuel Macron lui-même, ont récemment déclaré qu'ils laissaient passer les provocations des ministres italiens.
Mais là, c'était difficile pour le gouvernement français de laisser passer ce qu'a fait Luigi Di Maio mardi. Un ministre d'un gouvernement de l'Union européenne, vice-Premier ministre de son gouvernement, est venu sur le sol français sans même prévenir les autorités françaises, ce qui est contraire à toutes les traditions, et s'est affiché sur les réseaux sociaux avec des gilets jaunes qui appellent à se soulever contre Emmanuel Macron... C'était un acte diplomatique particulièrement violent».
Pourquoi Luigi Di Maio et Matteo Salvini ciblent-ils autant la France dans leurs déclarations ? «Il y a bien sûr le contexte des élections européennes qui joue. Pour Di Maio et Salvini, les gilets jaunes sont un levier pour accentuer la pression du peuple contre l'Europe telle qu'elle fonctionne aujourd'hui. Les dissensions au sein du gouvernement italien jouent aussi: le gouvernement de coalition se heurte à plusieurs motifs de discordes internes, et rien n'est plus facile que de désigner un adversaire commun, qu'Emmanuel Macron incarne parfaitement.
Les motifs de discorde entre la France et l'Italie sont également nombreux, comme la situation en Libye - considérée comme une zone d'influence italienne - depuis l'intervention de la France en 2011, ou encore la crise des migrants. Les ministres italiens n'ont de cesse de dénoncer l'intrusion des gendarmes français sur le territoire italien pour contrôler les papiers dans les trains.
Sans oublier, et c'est un fait relativement nouveau, que le sentiment anti-Français grandit considérablement en Italie. Historiquement, l'Italie a un rapport d'affection, d'empathie, voire d'admiration à l'égard de la France, mais aussi d'exaspération, d'énervement, et d'arrogance. Toutes les enquêtes d'opinion montrent aujourd'hui que la personnalité étrangère la plus rejetée par les Italiens, c'est Macron. Les Italiens ont beaucoup l'impression que la France "fait son marché" en Italie, et fait preuve d'impérialisme économique. Di Maio et Salvini soufflent sur ce sentiment anti-Français, là encore dans la perspective des européennes».
Que peut-il se passer après le rappel de l'ambassadeur français ? Quelle forme peut prendre cette crise ? «Rappeler l'ambassadeur est à la fois, pour le gouvernement français, un moyen de se montrer comme un rempart aux populistes, et un moyen d'envoyer un message au président du conseil italien, Giuseppe Conte, silencieux jusqu'ici, pour lui demander de jouer les intermédiaires et de faire prendre conscience à Luigi Di Maio et Matteo Salvini qu'il faut baisser le ton.
La balle est dans le camp de l'Italie mais, quelle que soit sa réaction, il ne faudra pas que les responsables politiques oublient que la relation franco-italienne n'est pas que politique et diplomatique. Ils sont aussi le deuxème partenaire économique et commercial l'un de l'autre et il existe d'énormes collaborations culturelles, éducatives entre Rome et Paris. Il ne faudrait pas que cette crise diplomatique ait des répercussions sur cette relation.
La marge de manoeuvre du gouvernement français sera assez limitée désormais. Il voudra sans doute éviter de durcir encore sa position et risquer de créer une solidarité entre la Hongrie, la Pologne et l'Italie. Ces pays ont des désaccords très importants qui bloquent pour l'instant la consolidation d'un mouvement populiste européen. Le sentiment anti-Français pourrait bien devenir un ciment entre ces gouvernements, ce qui rend la manoeuvre diplomatique très risquée pour Emmanuel Macron». Lazard conosce bene i rapporti franco-italiani e la sua fotografia mi pare esatta, se non forse che Salvini ha avuto la tendenza a smarcarsi dagli eccessi. Resta da osservare che questa logica di bruciare i rapporti in Europa di esponenti del Governo Conte - ad usum elezioni europee - appare davvero come una scelta sciagurata e suicida.