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17 gen 2019

Stiamo cambiando anche i gatti

di Luciano Caveri

Capita di porsi degli interrogativi spesso banali e di non avere le risposte giuste. Mi interessa molto l'evoluzione del rapporto fra gli esseri umani e gli animali domestici, quelli che non ci mangiamo e dunque un tempo si chiamavano "animali da compagnia". Categoria vagamente espansa, perché una volta i coniglietti finivano in pentola. Ho scritto più volte del cane e devo dire che al "Central Park" di New York di recente ho visto un sunto della lenta trasformazione di molti cani in bambini persino con le scarpe per riparare le zampe dal freddo, cappottini invernali di tutte le taglie e coiffures le più vezzose sopra i musi. Nulla di sconvolgente: basta entrare in un negozio per i "pet" (in inglese, dal verbo "coccolare", si designano così gli "animali da compagnia") per vedere come il fenomeno della loro antropomorfizzazione sia sempre più un realtà su cui riflettere sia per noi umani che per loro trasformati - con operazione a tavolino - a nostra immagine e somiglianza. Spesso non sono più "amici" ma molto di più e lo testimoniano amici veterinari, spesso attoniti.

Questo sta avvenendo sempre più anche per i gatti, noti per il loro spirito più libertario del cane, che può adorare anche la peggior carogna che si possa trovare come padrone, mentre il gatto - vivaddio - ha sempre mantenuto un suo nobile distacco. Avevo notato prima da "Ikea" e poi al Colle del Piccolo San Bernardo due coppie assai diverse - la prima similpunk, la seconda di una borghese normalità - con i rispettivi gatti al guinzaglio: della serie «sogno o son desto?». Mi è capitato di legge su "Libération" l'intervista illuminante di Catherine Claver sulla trasformazione del gatto ad Eric Baratay «spécialiste de l'histoire des relations hommes-animaux du XVIIIe siècle à aujourd'hui», che si occupa di come «on est en train de transformer le chat, sur lequel tant d'écrivains se sont penchés, de Baudelaire à Colette, en chien du XXIe siècle». Prima racconta dell'addomesticanento del piccolo felino: «Il y a eu une première domestication il y a 9.000 ans en Asie mineure, puis une deuxième en Egypte. Mais les chats ne sont pas rentrés dans la maison: ils étaient à côté des humains et devaient chasser les rongeurs ou les serpents, donc rester un peu sauvages, garder intacts leurs instincts de prédateurs. En Europe, au Moyen Age aussi, ils restaient à proximité des fermes, il ne fallait pas avoir de relations trop proches avec eux, sinon ils ne faisaient plus le travail qu'on attendait d'eux». Ma mentre per gli Egizi il gatto aveva persino un valore religioso in Europa, spiega l'esperto buttava male: «Le chat avait déjà une très mauvaise image au sein de l'Empire romain. Il chassait les oiseaux qui étaient les animaux de compagnie des Romains, et sa fécondité, sa prolifération étaient mal vues. On pense que c'est ainsi qu'il est devenu l'attribut de la prostituée. D'où l'étymologie commune entre catus et "catin". Le chat garde une place dans le christianisme mais se retrouve du mauvais côté, celui du diable. L'étymologie du mot "cathare" se référerait d'ailleurs au chat, l'hérésie religieuse et l'animal démoniaque sont rapprochés. En Europe, cette méfiance envers le chat explique que pendant très longtemps, il n'a pas de prénom. Il faut attendre son introduction au sein de l'aristocratie au XVIIIe siècle pour qu'on l'appelle. Les chats de l'aristocratie étaient des chats pour le paraître, ils devaient être gracieux, élégants, voire "cultivés"! Leurs races étaient choisies en fonction de cette attente: angoras turcs, persans...». "Catin" non è null'altro che l'italiano "puttana", che è etimologia che non avevo mai sentito. Poi l'intervista a Baratay si occupa delle peculiarità del gatto: «Longtemps, il a vécu à une proximité distante. On ne contrôlait pas sa reproduction, comme on l'a fait très vite pour le chien. Dès qu'il y a création de nouvelles races, le stade ultime de la domestication est atteint. Les races de chiens, que l'homme a commencé à créer au milieu du XIXe siècle, sont extrêmement nombreuses aujourd'hui. La création de nouvelles races de chats, elle, n'intervient que très tardivement, depuis une vingtaine d'années seulement. Les seules races de chats naturelles sont géographiques, comme le siamois ou l'angora de Turquie, il n'en existe que quatre ou cinq. Le chat d'Espagne est aujourd'hui complètement oublié. Toutes les autres sont des créations de l'homme. Et désormais, elles se multiplient: il faut aller sur Internet pour voir les modes se succéder. Après les siamois et sacrés de Birmanie, viennent les sibériens, les maine coon, les ragdolls, les sphinx (des chats presque imberbes). De la même manière, pour les chiens, il y a eu la mode du cocker et du dalmatien ou, plus récemment, de l'american staffordshire terrier. On sélectionne aussi les tempéraments. Le processus de domestication du chat s'accélère, il y a un décalage chronologique avec le chien, mais il suit la même tendance. Il est vrai que pour l'instant, le capital génétique du chat est peu modifié par rapport à ses ancêtres sauvages, en tout cas, moins que celui du chien par rapport au loup». In seguito approfondisce: «Il y a moins de races de chats que de chiens car le chat n'a pas été utilisé comme le chien pour des tâches très spécifiques : chien d'arrêt, ratier, chien de berger, chien policier, chien de guerre... Jusqu'au chien guide d'aveugle. Les races de chats ne sont créées que pour la compagnie ou l'apparence esthétique». E aggiunge: «Le chat s'est toujours adapté. Et il se tenait à bonne distance quand il le fallait. Les historiens ont toujours raconté une histoire culturelle des animaux, ce qu'ils représentaient dans nos imaginaires et dans nos cultures. Mais si on se place du côté de l'animal, il est évident que ce dernier adapte son comportement aux attentes qu'impliquent ces représentations humaines. On peut parler d'adaptation comportementale du chat, à laquelle on n'avait jamais fait attention. Le portrait du chat indépendant, opportuniste mais indifférent est une projection humaine. C'est parce que les hommes l'ont voulu ainsi qu'il vivait avec nous et en même temps à distance». Ma oggi tutto cambia: «Un changement très important a lieu depuis une vingtaine d'années, qui vient d'abord des pays anglo-saxons: la volonté de transformer les chats en chiens. On demande aujourd'hui aux chats ce qu'on demandait aux chiens de compagnie il y a un siècle. Il faut qu'ils soient beaucoup plus joueurs, plus proches, plus interactifs. On peut voir aujourd'hui des chats victimes de l'anxiété de séparation que connaissaient déjà les chiens. C'est un symptôme nouveau chez le chat. Dans certains pays anglo-saxons, les chats sont tenus en laisse, comme on l'a fait pour les chiens au début du XXe siècle. La tendance a commencé en Nouvelle-Zélande, puis s'est étendue aux Etats-Unis, pour arriver très récemment au Royaume-Uni. Cela devrait logiquement s'étendre au continent européen sous peu. Les vidéos de chats sur Internet définissent très bien nos nouvelles attentes. Ils doivent jouer, être affectueux, sociables... Les éleveurs sélectionnent les portées et les croisements dans ce sens. Même dans les refuges, on sait que les adoptions seront favorisées par une plus grande sociabilité. Beaucoup d'associations pour la protection des animaux le savent et font en sorte que les chatons soient d'abord pris en famille d'accueil. Au XXe siècle, on ne recherchait pas des "chats-chiens" mais au contraire des compagnons antagonistes au chien. Les propriétaires de chats s'opposaient à ceux des chiens. Le chat devait être le marginal, l'anarchiste, alors que le chien était caricaturé comme le supporteur fidèle de l'ordre. Ce sont les romantiques qui les premiers ont fait le lien entre marginalité et chat. Ils avaient pour modèle le chat de gouttière. Mais tout cela n'était que l'image projetée par les maîtres qui se revendiquaient eux-mêmes marginaux, artistes, intellectuels... Ceux qui adoptaient un chat aimaient se référer aux chats de Baudelaire, de Colette... Les écrivains de la première moitié du XXe siècle appréciaient de se faire photographier avec leur chat». Oggi, invece, il gatto emerge sotto un profilo che non ha più nulla del... maudit: «Aujourd'hui, le nombre de chiens diminue au profit du félin. Le chat vient de dépasser le chien. Nous sommes de plus en plus urbains, et il est plus commode d'avoir un chat en appartement. Mais les maîtres qui se convertissent du chien au chat ne convertissent pas pour autant leur demande, ils attendent une relation identique. Le chat indifférent et distant est en voie de disparition. Ainsi, les chats sauvages ont presque disparu en Europe. Quant aux chats errants, souvent des chats domestiques abandonnés ou perdus et qui reprennent leurs vies de petits prédateurs, on les supporte de moins en moins. Des campagnes d'éradication sont menées régulièrement. Ils sont presque considérés comme des nuisibles parce qu'ils chassent des oiseaux... qui sont pourtant sûrement davantage victimes d'une agriculture industrielle que des chats. Les chiens errants ont connu le même traitement avant eux». Mancava un pezzo significativo dei nuovi costumi. Mi riferisco al diffondersi di immagini di gatti e gattini postate in modo virale sui "social" e su questo Baratay così finisce: «Une fois de plus, le chien a connu son heure de gloire bien avant. Les médias n'étaient pas les mêmes, mais à partir des années 50-60, le chien était partout. Dans les bandes dessinées ("Pif", le chien ou "Milou" dans Tintin), au cinéma ("Rintintin"), dans les feuilletons télé ("Lassie", chien fidèle), dans les publicités (la Voix de son maître). Ce sont désormais les chats qui sont utilisés pour les publicités. Internet fait que le phénomène est mondial, et surtout beaucoup plus rapide. Le Japon a ainsi connu une conversion au chat assez tardive, dans les années 90, et presque immédiate». Insomma: un ennesimo cambiamento di costume pilotato da noi esseri umani a nostro uso ed consumo.