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20 lug 2018

La disfida della raclette

di Luciano Caveri

I prodotti di tradizione - con i molti marchi, da quelli europei a quelli comunali - sono una delle chiavi di volta del Turismo. Sotto il cappello "enogastronomia" ci sta ormai di tutto, ma certo chi viaggia ama gustare prodotti singolari legati al territorio. E' forse una risposta spontanea alla standardizzazione e lo dimostra la pubblicità di questi stessi prodotti di serie, che si baloccano con i consumatori raccontando storie affascinanti - il famoso storytelling purtroppo emigrato anche in politica - che cercano di nobilitare anche chi radici non ne ha. Esempio mirabile, per non andare troppo lontano, sono i prodotti industriali del "Mulino Bianco" che raccontano storie, sempre più grottesche, di un prodotto di provenienza artigianale.

Leggevo su "Le Dauphiné" questo articoletto simpatico di Sébastien Colson, che citava un famoso piatto vallesano: «Vous pensez que manger une raclette, c'est faire fondre un morceau de fromage sur une patate? Malheureux! En Valais, la raclette est une "pratique sociale". Et c'est sous cette forme qu'elle intègre la merveilleuse liste des 199 traditions vivantes suisses que l'Office fédéral de la culture vient de compléter, à l'occasion de la sortie de son nouveau site web. La raclette, bien sûr, c'est un fromage d'alpage et toute l'économie agro-pastorale ancestrale afférente. Mais c'est surtout une pratique sociale "qui ne sied pas aux gens pressés" selon "Le Petit livret réglementaire" paru chez "Monographic", éditeur valaisan. Et pour cause, entre deux services sur la demi-meule, les convives échangent "anecdotes futiles, parlent de sport, de politique, prennent des nouvelles des familles ou entonnent des chansons paillardes". Il faut dire qu'après le troisième morceau de fromage intervient déjà "le coup du milieu". A savoir une gnôle, abricotine ou williamine, pour faire glisser le fromage. Sans parler des coups de Fendant pour hydrater le palais. Bref, une tradition vivante. Surtout quand on tient bien l'alcool!». Quanto è vero che esiste in questa tradizione qualcosa di largamente conviviale e nulla lo è di più di condividere il cibo. Ma in realtà nei mesi scorsi sulla raclette è nato un caso in Svizzera. Così raccontava qualche settimana fa il quotidiano "Le Matin": «Britannique de 43 ans, Daniel Lewis a défrayé la chronique la semaine dernière. Les autorités de Freienbach (SZ) lui ont refusé le passeport suisse entre autres car il a été infoutu d'identifier l'origine de la raclette. Il a répondu "la Suisse romande" alors que tout le monde sait qu'il s'agit d'une invention valaisanne, révélait Blick. Si quelqu'un devait avoir le moindre doute, il suffit d'entrer "raclette" et "origine" dans "Google". Le tout premier site qui apparaît - sponsorisé - est celui de "Raclette Suisse". Qui situe son origine en Suisse alémanique... Pardon? Quelle est cette hérésie? La raclette "apparaît pour la première fois dans des écrits datant du XIIe siècle, dans le canton d'Unterwald", lit-on. L'Association Raclette Suisse compte une grosse vingtaine de producteurs, surtout alémaniques. Elle pousse le vice jusqu'à imaginer un Guillaume Tell ayant dégusté le plat. Contacté, le directeur Jürg Kriech renvoie à la source de l'"information": l'Association Patrimoine culinaire suisse. Sur son site Web, "Raclette Suisse" explique qu'une raclette apparaît pour la première fois dans des écrits datant du XIIe siècle, dans le canton d'Unterwald". Là, on lit: "La tradition consistant à fondre un fromage au feu de bois trouve ses origines en plusieurs lieux des Alpes, et pas seulement en Valais; à titre d'exemple, elle est très anciennement attestée en Suisse centrale", est-il noté. Pour plus de précisions il faut lire une version en allemand sur le fromage à rôtir. D'anciens monastères détiennent "des preuves de la production de fromage à Unterwald aux XIIe et XIIIe siècles. Qui rapportent que du fromage a été fondu sur un feu ouvert". Des textes qui sont basés sur des travaux d'historiens. Et en Valais? La première mention écrite de fromage fondu date de 1574. Dès lors, un mythe s'effondre? Pas du tout: la tradition est certainement au moins aussi ancienne en Valais même si elle n'a pas été couchée sur papier. Surtout, c'est bien le Valais qui a donné son nom à la raclette. Et qui l'a fait connaître à la Suisse et au monde, surtout suite à l'Exposition nationale de Lausanne de 1964 - plus de 300.000 raclettes servies. Mais cette mention en Suisse centrale ne fait-elle quand même pas un brin désordre? Conseiller national (PDC/VS) et président de l'Interprofession "Raclette du Valais AOP", Thomas Egger n'était pas au courant. Après un soupir, il balaie l'information d'un "chacun est libre de raconter des histoires"». Su "Le Nouvelliste" qualcuno la buttò in risata: «Tempête dans un verre de fendant, répond en quelque sorte Eddy Baillifard. "Monsieur Raclette" - il est celui qui a porté l'inscription "AOP - appellation d'origine protégée" pour le raclette du Valais - prend le sujet avec le sourire. "On laisse croire aux Suisses allemands que ça vient de chez eux, et quand ils viennent on leur dit la vérité. Depuis toujours, des gens se sont amusés à faire fondre du fromage. Mais le terme "raclette" et le menu qu'il désigne, ça, c'est valaisan"». E più avanti: «L'affirmation d'une raclette alémanique a également fait sourire le directeur du "Palp" Sébastien Olesen. "Il est clair que des traces écrites par des bergers pauvres dans les montagnes valaisannes, on ne va pas en retrouver... Mais la raclette est un produit valaisan, parce que c'est en Valais que cette tradition vit". Eddy Baillifard abonde. "Qu'il s'agisse de bergers avec des feux de rhodos ou des vignerons avec des feux de sarments, la raclette est un menu de montagne". Et l'ambassadeur du raclette, dans un large sourire, d'argumenter: "Nous sommes les seuls à faire le vrai raclette, au lait cru. Le raclette suisse, c'est un fromage pasteurisé, aux goûts donc neutralisés, qui perd ses origines"». Direi che si chiude la polemica con chiarezza ed i miti e spiritosi vallesani hanno saputo reagire con garbo alla naturale aggressività dei Cantoni germanofoni...