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15 nov 2018

I vegani, i corn flakes e la "Coca-Cola"...

di Luciano Caveri

Parto dal sacro per arrivare al profano, anche se mi pare che dimostrerò che esiste ormai sul tema una qual certa confusione. I miei figli hanno avuto un'educazione religiosa attraverso quel percorso tradizionale riassumibile in quel termine "catechismo", che dice tutto e che porta a quelle tappe importanti che sono Comunione e poi Cresima. E' quanto io stesso e la mia famiglia hanno fatto da sempre e poi ognuno ha, nel corso della propria vita, fatto la scelta di restare nell'ambito della religione o non occuparsene più, naturalmente con una varietà di sfumature possibili. Noto che oggi le famiglie sembrano assumere decisioni più drastiche: a naso direi che in una "scolaresca media" delle elementari - non parlando ovviamente di chi professa religioni diverse - più o meno la metà frequenta il catechismo, mentre un tempo le eccezioni erano molto rare.

In più ci sono scelte parentali del genere: «non lo battezzo perché dovrà scegliere lui se farlo»; «non lo mando al catechismo, ma l'oratorio è meglio di una baby sitter». Personalmente credo che sia ovvio che nel corso della propria vita i figli sceglieranno il da farsi, ma in un'epoca in cui in altre religioni c'è chi abbraccia logiche aggressive, in primis gli islamisti ma anche gli indù non scherzano, conoscere i rudimenti della "nostra" religione ha un suo perché e non solo difensivo, ma perché il suo spessore culturale è importante nel bagaglio di ciascuno di noi. In realtà, accanto a quei genitori che decidono di rompere con la formazione religiosa dei figli, c'è l'affermarsi di un sincretismo confuso in cui si mischiano elementi vari: vanno per la maggiore discipline orientali, filosofie bislacche, filoni in cui si valorizzano meditazioni le più eccentriche o l'influenza di robe tipo cristalli o essenze. Ma il peggio - senza dire di ideologie politiche che diventano come religioni, che è capitolo infausto - è che certi fenomeni settari si trasformano in fedi vere e proprie e come tali si assume il rischio di un radicalismo fideistico. Penso ai "no vax", ai "no tav", a ma anche a certi fenomeni emergenti che si occupano di questioni animaliste (gli "antispecisti") e persino - ecco di cosa parlerò davvero - tutte le nuove manie alimentari, come il "veganesimo" e chi mangia senza glutine senza averne bisogno per non dire di chi, con dei test farlocchi, scopre allergie o intolleranze alimentari. Trovo su "L'Express" una bella intervista a Pascal Ory, professore di storia contemporanea alla "Sorbonne", intervistato da François-Régis Gaudry. Spiega Ory sui regimi alimentari: «C'est la combinaison de deux grandes tendances. La première est le déclin du monde rural au profit d'une société citadine qui entretient un tout autre rapport à l'alimentation et aux produits ingérés. Jadis, on cohabitait avec l'animal, qu'on avait tendance à individualiser, à affubler d'un petit nom, etc., et que, dans la foulée, on tuait, pour le manger: aucune contradiction pour un omnivore. Aujourd'hui, cette relation est complètement clivée. D'un côté, l'animal-aliment est industrialisé, et d'autant plus éloigné de l'humanité; d'autre part, nos animaux de compagnie, qu'on ne va certainement pas consommer. La deuxième tendance profonde, c'est la progression de l'individualisme, qui concerne aussi bien le convive que le cuisinier. Le souci de soi et l'hygiénisme, de plus en plus personnalisés». Poi aggiunge: «Dans sa version la plus politique, le discours diététique moderne trouve sa source dans la critique du productivisme, voire, plus au fond encore, dans sa méfiance atavique à l'égard de la technique, qui est par principe aliénante, et de l'industrie, qui est par principe destructrice. J'avancerais la thèse que le mouvement vegan - forme extrême du mouvement végétarien - est aujourd'hui dans les pays occidentaux l'un des principaux lieux de refuge de la radicalité politique, un substitut à d'autres utopies, présentement en crise. J'ai déjà défini la radicalité comme la combinaison de l'utopie et de la guerre. L'activisme vegan se situe tout à fait dans cette perspective. Le végétarisme ou le végétalisme touchent aujourd'hui une minorité de la population mais ont un impact médiatique fort. Est-ce que ces régimes sont amenés à se renforcer dans les prochaines années? Ils sont certainement amenés à se renforcer puisque c'est un phénomène lié à l'urbanisation et à l'occidentalisation, tous deux en progression. Des abîmes persistent entre des pays mitoyens: le végétarisme est solidement implanté aux États-Unis alors qu'au Mexique il est encore minime. De larges pans de notre planète peuvent encore être conquis par le végétarisme. Je crois que le grand enjeu des prochaines décennies, et je ne suis pas le premier à le dire, est d'ordre écologique. Écologique et non pas économique, car on finit par oublier que les pires destructeurs de l'environnement ont été en leur temps les régimes étatiques et productivistes qu'on appelait "communistes". Le végétarisme met en avant une préoccupation écologique, ce qui est de bonne guerre mais très discuté: la disparition de nos paysages agricoles aurait des effets catastrophiques sur notre écosystème, etc. Mais, peu importe, la démarche végétarienne peut bien instrumentaliser l'écologie ou l'économie, elle n'en demeure pas moins ce qu'elle est depuis ses origines: aucunement scientifique et toute philosophique. Ça lui assure un bel avenir dans une humanité appelée à superposer l'angoisse de la fin et le ressentiment à l'égard de l'autre». Pensate a cosa sarebbe la nostra montagne e gli alpeggi in particolare se si imponesse il veganesimo con la scomparsa di mucche e capre! Per non dire del fatto che certi eccessi ideologici possono rendere impossibile organizzare cene conviviali con menu che si rivelerebbero troppo disparati per ospiti esigenti oppure per evitare discussioni fra carnivori e chi la carne non la consuma con predicozzi dei secondi ai primi. Spiega Ory: «Ce qui est clair, c'est que la société postmoderne doit trouver un équilibre entre l'individualisation croissante des pratiques alimentaires et la convivialité de la vie en société. Ce qui paraissait normal à nos parents est de plus en plus difficile à expliquer à nos enfants. Les tabous alimentaires se dissocient du médical (souffrez-vous d'allergies?) et deviennent des revendications symboliques: ce qui me reste d'identité "quand on a tout oublié" (la langue, la religion...), c'est mon identité alimentaire, tabous compris, et maintenant je me bricole ma religion alimentaire personnelle, comme je customise ma voiture. Pays de culture catholique, laïcisée, la France peut témoigner du rôle de son clergé dans la construction, siècle après siècle, d'une gastronomie (culture du manger et du boire) plus hédoniste que puritaine. Pensez, par exemple, au rôle des monastères dans l'histoire de la vigne et de l'alcool, du fromage ou de la confiserie, etc. Chaque religion génère des postures puritaines; reste à savoir dans quel sens va la tendance générale. L'autodiscipline protestante a beaucoup moins favorisé l'hédonisme». Già, perché questo è il punto: certe pratiche alimentari finiscono per avere origine da questioni religiose, come dimostrano in modo talvolta simmetrico ebraismo e islamismo, ad esempio per la macellazione o il "no" alla carne di maiale. Lo spiegava poco prima nell'intervista lo stesso professore ed ecco cosa si scopre dei corn flakes "Kellogg's" e della "Coca-Cola": «J'ai parlé de "puritanisme": en culture catholique, on ignore que le mot signifie d'abord, en anglais, une sorte d'intégrisme protestant. La victoire culturelle du protestantisme depuis deux siècles a donné une structure éthique à l'hygiénisme (voire à l'eugénisme) moderne. Prenez l'exemple des frères Kellogg, à la fin du XIXe siècle: l'un, John, est un militant et un théoricien puritain ("adventiste"), qui devient médecin pour mieux propager ses idées. L'autre, Will, est un homme d'affaires. Le couple parfait. Ils sont végétariens et partisans de l'abstinence absolue d'alcool et de l'abstinence relative - une fois par mois maximum... - de sexe. Ils ont dans leur collimateur le breakfast infâme des immigrés: bière plus charcuterie. Ils inventeront donc, entre autres, les fameux corn flakes et, en 1900, le premier lait végétal. Accessoirement, John proposait aux femmes de s'acidifier le clitoris pour calmer leur fureur utérine. Tout cela est très cohérent. L'invention, à la même époque, du "Coca-Cola" est sur le même patron: la substitution du sweet au côté alcoolique des vins toniques». Insomma, tutto si tiene...