Nous n'avons pas tous les mêmes goûts, pour la politique comme pour toutes les activités humaines. La différence, dans le domaine de la politique, est dans le fait que les mécanismes démocratiques, qui sont complexes, devraient permettre des moments de synthèse. Je le dis avant tout pour dédramatiser, car je remarque un paradoxe. Alors que le climat au sein du Conseil de la Vallée est caractérisé par politesse et bon sens, fort différent de celui de la précédente Législature dans les tons et dans les excès, il me semble parfois que nous sommes trop sévères entre nous, bien plus que ne le sont les autres.
Je crois qu'il y a une petite confusion dans la définition des mots ami et ennemi, comme si - dans une logique semblable à celle de Fantozzi - nous cultivions le goût pour l’auto-mutilation. Alors que, au contraire, des règles élémentaires de vie commune et de tolérance réciproque pourraient nous aider à réfléchir au fait qu'on a de vrais ennemis, qui sont aguerris et prêts à utiliser nos faiblesses contre nous. La plus grande de ces faiblesses est notre difficulté, croissante à mon avis, bien qu'elle soit effacée par l'opportunisme de ce moment, de régler les contrastes de manière raisonnable, en prenant le temps nécessaire pour trouver des solutions partagées, parce que les diktats, comme le fait d’être pressés, ne donnent jamais rien. Il ne s'agit pas d'être œcuméniques, juste d'être intelligents.