"Mala tempora currunt", disaient les romains, dont les courtes sentences ont traversé les siècles par leur efficacité. Cette même simplicité se retrouve dans les lignes architectoniques parfaites de Augusta Praetoria que je trouve très jolies, mais je ne dis pas plus parce que je ne voudrais pas que cette sympathie culturelle pour notre ville - dans cette période où on s’amuse a interpréter négativement mes opinions - devienne une déclaration à lire comme… antisalasse.
Mais venons au thème: en effet, en risquant d’être répétitif, il est inutile de nier que le contexte dans lequel on doit situer certains aspects de notre autonomie spéciale n’est pas des plus simples et cela crée des inquiétudes légitimes. Il est bien d’en parler si nous voulons que la politique soit vraiment un patrimoine commun de confrontation et de discussion dans des années qui seront compliquées; également pour éviter que certains thèmes se transforment en exercice solitaire des gens du métier: je cours aussi le risque de devenir un de ces petits vieux ennuyeux du Far West immortalisés dans les films western.
Si on parcourt les copies des recueils des "Calepins" (ceux qui en veulent des copies gratuites peuvent m’écrire sur le courriel indiqué dans le menu "scrivimi") ou on lit les articles publiés précédemment dans le "Peuple" on trouve les hauts et les bas, les pour et les contre notre autonomie, dans les dernières vingt années. Je trouve que l’écriture, accompagnée aux comptes-rendus parlementaires (que je publierai un jour), sert à faire respirer l’air des temps et à donner une lecture plus attentive des événements pour éviter l’oubli qui risque d’endormir les esprits.
Je connais les accusations: l’Union valdôtaine profite du mécanisme de mobilisation de la citadelle assiégée, ancien et bien fonctionnant, qui produit l’effet de défense dérivant du partage du monde politique en deux catégories, qui sont à la base de toutes les vicissitudes humaines, celles des amis et celle des ennemis. Des systèmes de mobilisation et de consensus électoral qui sembleraient ridicules, un peu comme l’appel d’aide du petit berger qui raconte avoir vu le loup: le cri d’alarme devient inutile quand le loup arrive vraiment, puisque il a été mal utilisé auparavant et il a donc perdu sa crédibilité.