L’analphabétisme est l’incapacité de lire et d’écrire. Si on le dit comme cela, ça a l’air simple, mais le contenu de cette notion a évolué avec les rapports entre les différents individus qui appartiennent à la société. C’est ainsi que, à la fin du XIXème siècle, on n'était pas considéré comme analphabète si on était capable de déchiffrer des mots ou d'écrire son nom. Il suffisait donc très peu.
Les choses se sont compliquées avec la définition adoptée par l’Unesco en 1958 qui est beaucoup plus exigeante: elle déclare analphabète «toute personne incapable de lire et d'écrire, en le comprenant, un exposé bref et simple de faits en rapport avec la vie quotidienne».
Vingt ans plus tard apparaît la notion d'analphabétisme fonctionnel: selon l'Unesco elle désigne tout individu «incapable d'exercer toutes les activités pour lesquelles l'alphabétisation est nécessaire au bon fonctionnement de son groupe et de sa communauté et aussi pour lui permettre de continuer à lire, écrire et calculer, en vue de son propre développement et de celui de sa communauté».
A la même époque, on s'aperçoit qu'une partie de la population, après avoir été scolarisée, a perdu l'usage de la lecture et de l'écriture: pour rendre compte de ce phénomène, on utilise désormais le terme d'illettrisme (en italien on a souvent parlé de "analfabeti di ritorno"), alors que les analphabètes sont ceux qui n'ont jamais appris à lire et à écrire.