Dans quelques semaines j’aurai 50 ans: c’est une étape à laquelle il faut réfléchir et qu’il serait stupide de rendre banale. C’est un point à la ligne, qui est en même temps point d’arrivée et point de départ et qui frappe pour tout ce qu’il signifie, puisque il ne se limite pas à la pure expression de l'âge. En ce moment de ma vie j’ai avec moi une valise lourde, pleine de choses, qui toutefois peut encore être remplie, ce que je serai bien heureux de pouvoir faire.
J’en parlais avec mes conscrits de Verrès; je les connais depuis qu’on était des gamins et - face au temps qui fuit en marquant notre vieillissement - ils sont une sorte de miroir dans lequel je finis par me voir. Il est utile de pouvoir se confronter à quelqu’un pour mesurer les années qui passent, riches d’événements et de souvenirs de personnes qu’on aimait qui nous ont laissés à un certain moment de notre parcours. Ce sont des absences qui sont souvent douloureuses et lourdes à supporter, mais les pensées se font aussi légeres que des oiseaux parce que une partie d’eux est toujours avec nous.